« L’enfance est un couteau planté dans la gorge…
…
On ne le retire pas facilement. » Voilà les paroles d’une mère, adressées aux
« enfants jumeaux nés de [son] ventre », qu’elle inscrit dans son
testament. Le poids d’un passé lourd à porter déchire la gorge de chacun
lorsqu’on essaie de s’en détacher. Hantise éternelle que les jumeaux héritent
de leur mère.
Incendies, le second volet de la saga théâtrale Le sang des promesses écrite par Wajdi Mouawad, est l’œuvre d’une participation d’acteurs, dans le but de « révéler l’acteur par le personnage et de révéler le personnage par l’acteur ». Le tout pour un écrit touchant et incroyablement prenant, que Denis Villeneuve a adapté au cinéma en 2009.
Incendies, le second volet de la saga théâtrale Le sang des promesses écrite par Wajdi Mouawad, est l’œuvre d’une participation d’acteurs, dans le but de « révéler l’acteur par le personnage et de révéler le personnage par l’acteur ». Le tout pour un écrit touchant et incroyablement prenant, que Denis Villeneuve a adapté au cinéma en 2009.
Nawal
Marwan, mère de Jeanne et Simon, meurt après cinq ans de silence quasi-total.
Dans son testament, elle demande à Simon de donner une lettre à son frère, et à
Jeanne de donner une lettre à son père. Le problème ? Ils pensent n’avoir
ni père, ni frère. Et les dernières paroles de Nawal hantent Jeanne et la
poussent vers cette quête du passé : « Maintenant qu’on est ensemble,
ça va mieux ». Retraçant les pas de Nawal, Jeanne retourne dans leur pays
natal (le Liban, bien qu’il ne soit jamais nommé), duquel sa mère s’était enfuie
pendant la guerre.
L’importance
de la parole et de la promesse sont omniprésentes dans la pièce. L’injonction
d’une grand-mère, qui ordonne à Nawal d’apprendre à lire, écrire, compter, penser.
Le silence de Nawal, qui refuse de parler pendant les cinq ans précédant sa
mort. Le lourd secret de la « femme qui chante ». La forme
mathématique du langage et de la famille à travers le graphe de visibilité d’un
polygone. L’importance de l’honneur dans la mort et du nom sur la pierre
tombale.
Le
présent et le passé se mêlent sans cesse. La vie de la mère se dévoile au fur
et à mesure de l’histoire, tantôt découverte par sa fille, tantôt racontée par
Nawal elle-même. Le traumatisme de la guerre et de ses implications, de la
vérité face aux mensonges, sont autant un choc pour Jeanne et Simon que pour le
lecteur et spectateur. Véritable coup de poing envoyé directement au lecteur,
ce dernier est confronté à la réalité de la guerre, qui mêle ironie et
tragédie.
Au
final, seul le silence subsiste. Un silence qui n’est plus incompris. Un silence
lourd du passé historique d’une famille héritière de la guerre. Une histoire,
qui commence et se termine par un nom sur une pierre tombale.
Gaëlle Sheehan
yo c vraiment nul à chier va te suicider
RépondreSupprimerye ye ye
Supprimerbah casse toi d'ici alors ; )
Supprimertrès fine et agréable analyse, merci beaucoup. vous avez une grande qualité d'écriture.
RépondreSupprimerMerci beaucoup pour ce texte!
RépondreSupprimerEn faite tout ça c'était déjà expliquer dans la pièce, mais vous avez un peu plus pousser. Merci.
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