Micro Trottoir : Le Harcèlement de Rue


Bonjour, cher lecteur. Tu fais peut-être partie des 16 (eh oui, 16 !!) qui ont généreusement répondu à nos questions le soir du zinzin, et pour cela, nous te remercions. Si tu es un simple curieux de voir l'avis des interrogés, bienvenue à toi.
Le harcèlement sexuel et de rue prend de l'ampleur dans la sphère médiatique et politique. Sifflements, regards soutenus dans la rue, sourires malsains... De nombreux exemples existent, et avec eux, de nombreuses victimes, et de nombreux bourreaux. Nous avons alors souhaité recueillir vos avis. 
Aujourd'hui, pas de fioriture, pas de chichi. Des questions, des réponses. Pour une plus grande clarté, nous avons regroupés les paroles des personnes ayant le même avis. Car tu t'en doutes, beaucoup ont répondu des choses similaires. Allez, plus de blabla, voilà le résultat de notre investigation alcoolisée. Si tu sens le besoin de commenter, de répondre aux questions ou de partager ton expérience, sens toi libre d'investir la partie commentaires.

Pour vous, où commence le harcèlement sexuel ?
T, L, Louis, Clément, Chloé, Thibaut, Ségolène, Alice et Martin : Lorsqu’on se montre insistant après que l’autre personne a dit non. Tout est une question de consentement, de ne pas gêner l’autre.
Ryuichi : Ce sont surtout des blagues sexistes, des termes misogynes, même inconscients. Aussi des blagues salaces, quelque chose qui met l’autre personne mal à l’aise. Ça arrive dès l’école, avec notamment la séparation des jouets par genre.
Anaëlle : ça peut arriver à n’importe quel moment. Dès l’enfance, dans la famille : par exemple, obliger un enfant à faire un bisou à quelqu’un. On n’apprend pas assez le consentement aux gens. La limite est le corps de l’autre, il n’appartient qu’à cette personne et personne ne peut en faire ce qu’il veut.
: le harcèlement s’apparente aux insultes.
: Le fait d’être mal à l’aise, autant par un contact physique que verbalement.
: Dans la rue après un refus, ou tout simplement un « Eh mademoiselle ! ».
J et P : Des remarques désobligeantes sur la personne, que ce soit sur son physique ou autre. Le harcèlement naît aussi de l’insistance de la personne. C’est l’un des actes les plus dégueulasses qui soient.

Quelle est la différence entre la drague et le harcèlement, et jusqu’où peut-on pousser la drague sans harceler ?
T, L, Clément, Ryuichi, V, J, P, Alice : Le harcèlement c’est continuer après un refus, et donc une question de consentement encore une fois. Tout est une question de contexte. C’est aussi lorsqu’il n’y a pas de moyen de partir, de dire non sainement. Il faut garder une échappatoire à la personne.
Louis : Jusqu’au moment où ça devient menaçant.
Anaëlle, S : Il faut un contexte approprié, que la personne soit à l’aise et ne se sente pas forcée. Le harcèlement commence lorsqu’on franchi la limite de l’autre, lorsqu’il y a forçage.
Thibaut : La drague ne sont que des mots, alors que le harcèlement il y a contact.
: Consentement, mais aussi l’utilisation de drogues.
Martin : la drague c’est consenti. Une drague mal gérée peut déraper lorsque la personne ne veut pas lâcher l’affaire.
 
Avez-vous déjà été victime ou témoin d’un harcèlement ?
T, L et Clément : non
Louis, Ryuichi : oui, témoin
Anaëlle : Oui j’ai déjà été victime. Il m’est arrivé d’être suivie dans la rue. Une fois, un mec m’a attendu devant une boutique dans laquelle je m’étais réfugiée. La vendeuse m’a aidée, elle m’a averti quand le gars est parti.
Chloé : Oui, dans le train. Un mec dans la rame me faisait des signes. Il a commencé à se branler devant moi. J’étais figée, je ne savais pas quoi faire. Un contrôleur est venu m’aider.
Thibaut : un mec au camping venait toujours devant ma fenêtre pour parler.
: je n’ai jamais été victime, mais témoin oui. J’étais tout seul, ils étaient six, donc je ne suis pas intervenu. Mais je suis allé voir la police.
: J’ai été suivie dans le métro. Je suis allée voir un groupe de jeunes qui m’ont raccompagnée.
: Oui j’ai déjà été victime. J’avais 16 ans, et je me rappelle même de la date tellement ça m’a marquée. Un gars dans la rue m’a demandé combien je prenais.
: oui j’ai été témoin dans le métro. Il y avait du monde, donc je n’ai pas réagi parce que des gens avaient pris le pas.


Faut-il réagir lorsqu’on est témoin d’une telle situation, et si oui comment ?
T, L, Louis, Clément, Ryuichi, Anaëlle, V, Alice : Oui : le mieux serait d’attirer le plus de monde, avoir l’appui d’un groupe, ou de faire comme si on connait la personne qui est embêtée.
Martin, Louis et Clément : Il faut réagir autant que le courage peut te le permettre. Il faut avoir le cran.
Chloé, Ségolène : Oui il faut réagir. Crier par exemple.
Thibaut : une bonne tarte dans la tronche !
: oui il faut intervenir, en allant voir la police par exemple.
: C’est difficile de réagir.
J et P : Oui il faut réagir mais tout dépend de la situation. Aller interpeler la personne pour qu’elle arrête, et lui faire prendre conscience de son acte. Montrer qu’il y a une personne et non pas un objet.

Pensez-vous être déjà allé trop loin dans la drague (même sans le vouloir) ?
T : oui sûrement au lycée. On est jeune et con à l’époque
Martin : oui une fois, mais je n’en dirai pas plus.

Comment aborder/draguer quelqu’un qui vous plait, dans des événements tels que le zinzin ou autre, sans importuner ?
T, L, Clément, Louis, Anaëlle, Chloé, Ségolène, Thibaut, V : Salut ça va ? tout simplement. Se présenter, engager une conversation.
Ryuichi : Déjà, je n’irais pas dans la rue aborder une personne comme ça. Sinon, un simple « salut ».
: en offrant un verre et en demandant le numéro de la personne.
: je ne drague pas personnellement, mais sinon un simple sourire.
J et P : Il faut sentir qu’il y a un feeling, si la fille est réceptive à l’intérêt que tu peux lui porter.
Martin : « Bonjour » est un bon début. Il faut rester poli, courtois, demander si la personne veut parler.

Propos recueillis par Amandine Falbo et Gaëlle Sheehan


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