Billets Infinis #1

Bien le bonjour la plèbe Faidherbarde, je ne sais pas si tu es au courant mais tes petits neurones devraient bientôt s'agiter davantage que d'habitude durant une joute qui se finira par la mort, entre toi et cette feuille de papier, offerte fort généreusement par la banque de concours de ton choix.
La perspective est peu réjouissante et les euphémismes bien maigres pour lutter contre cette horrible vérité. Les concours sont au pas de notre maison et ils comptent bien squatter quelque temps la baraque. Alors, pour rassurer ceux qui tremblent, galvaniser ceux qui s'impatientent et distraire ceux qui vont khûber voici les BILLETS INFINIS ! L'idée est de contacter d'anciens infinis de tous les bords afin de bénéficier de leur recul et expérience en cette période sombre et terrifiante.
Aujourd'hui deux infinies Gaëlle Sheehan (223) HK3 suivie de KH Lyon A et Aurore Valex (221) HX3 ancienne PC* :

Feu Khâgneuse qui prépare le journalisme :

Présentation de toi en quelques mots et ce que tu retiens de ton parcours à Faidherbe : 
Je m’appelle Gaëlle, j’ai 20 ans. Je suis en L3 d’anglais option ESJ et je prépare cette année les concours de journalisme. Ce que je retiens de mon parcours à Faidherbe, c’est avant tout l’enseignement que j’en ai tiré : à la fois les cours (parce que même si c’était dur, c’était passionnant) et sur le plan social. J’y ai fait de grandes rencontres qui ont changé ma vie, dans le bon sens du terme comme dans le moins bon. C’est véritablement une expérience que je ne regrette pas, même si je suis très heureuse qu’elle soit finie.


Explication de ton parcours et de comment tu as vécu tes concours :
Pour une S, rentrer en prépa A/L me paraissait un grand défi. Dès la rentrée en hypokhâgne en 2016 (ça parait si éloigné maintenant… je parle comme une grand-mère…), je me suis dit que je n’y arriverai jamais, que tout le monde avait un niveau en littérature que je n’arriverai jamais à rattraper. Et j’avais tort ! On partait tous de zéro (ou presque, y’a des génies parfois…) et on était tous soudés pour réussir notre année, et plus encore, pour les concours l’année d’après. Lorsque les concours se sont rapprochés à une vitesse… affolante, je me sentais assez démunie c’est vrai. Mais il ne faut pas oublier qu’on travaille pendant deux ans, que toutes ces connaissances, même si elles paraissent inexistantes, sont bien présentes. Qu’on peut toujours s’en sortir, et qu’au pire, c’est pas grave. Moi, je ne voulais pas l’ENS, je visais la prépa ESJ et les concours de journalisme. Mais pour autant, après deux ans de ma vie passés à Faidherbe, je ne pouvais vraiment pas abandonner et ne pas faire de mon mieux au concours. Donc j’ai fait de mon mieux, et ça a payé. Et même si je n’ai pas intégré de grande école avec le concours, je pourrai toujours dire que je l’ai fait et que j’en suis fière. Et c’est le meilleur des sentiments.



Un partage de ton bonheur d’infinie : 
Le plus grand bonheur en tant qu’infinie c'est d’avoir terminé, d’être sorti de cet huis clos qu’est Faidherbe. Mais c’est aussi et surtout, en ayant ce point de vue extérieur, de me rappeler de tous les moments extraordinaires que j’ai vécus pendant ces deux ans et de me dire que quand même, c’était génial. Oui c’est fini, un nouveau chapitre de ma vie s’est ouvert, mais il n’aurait pas été possible sans la prépa, sans Faidherbe et toutes ses traditions.



Une blague :
Aïe… je dois avouer que je ne suis pas bonne pour les blagues haha, je suis plutôt le genre de personne qui fait rire malgré elle… vive la maladresse. Bref je sèche un peu

K$ Normalienne : 


Une présentation de moi en quelques mots :
Je m’appelle Aurore Valex, j’ai 23 ans. Je viens de Picardie, juste à côté d’Amiens. J’aime la bière, la chimie expérimentale et l’investissement associatif déraisonnable. Je suis féministe, végétarienne et j’ai un beau syndrome de l’imposteur, ce qui fait de moi une personne inapte au marché du travail. Ce n’est pas grave puisque je suis à l’ENS de Lyon et que je veux faire de la recherche.
Une explication de mon parcours :
J’ai fait un bac S mais j’aimais à peu près tout. J’ai choisi la PCSI pour faire de la physique avec le strict minimum de mathématiques mais aucune envie d’être ingénieure. Donc c’était l’ENS ou rien quand je suis rentrée (mes ambitions sont vite retombées). J’ai passé une année de sup contrastée, avec des résultats qui ce sont beaucoup améliorés sur la fin de l’année. Je suis donc passée en PC* toute confiante. Grave erreur. Ce fut l’année la plus horrible de ma vie. J’étais coulée. Les résultats des concours arrivent et ne me plaisent pas. Je khûbe sans hésiter.
Ma 5/2 a été une longue (oui, j’arrivais à faire des choses mais que je n’en tirais ni plaisir ni fierté). Je me suis trouvée une passion pour la chimie organique. Quand il a fallu envoyer mes dossiers pour les ENS et les différents magistères, j’ai postulé partout en chimie en premier souhait, puis en physique. J’ai finalement eu l’école que je voulais sans passer par les concours : l’ENS de Lyon.
Ma première L3 a été un véritable échec. Avec le lourd sentiment d’avoir usurpé ma place et de n’avoir rien à voir dans une si belle école, j’ai à nouveau coulé. Finalement, je redouble mon année de L3. J’ai un peu honte mais c’est vite oublié lorsque je fais vraiment ce que je veux, ce qui me fait vibrer : être en TP, chercher, expliquer. On se croisera donc peut-être un jour dans un laboratoire avec nos belles blouses tachées ou autour d’un buffet de congrès pour s’empiffrer aux frais du contribuable !
Ce que je retiens de mon parcours à Faidherbe :
Je suis une fière 221 HX3. Mon premier souvenir de Faidherbe, ce sont mes beaux khârrés avec leurs beaux khâlots. Mes années prépa ne furent pas simple, loin de là. Mais j’en retiens l’ambiance inimitable. J’ai essayé de me construire un petit nid. Je suis la K$ 221 : j’ai fait des commandes d’insignes, de pulls et organisé plus de repas de khlâsse que j’aurais du. J’ai fait des kholloscope et un repas de Noël de PC*. J’ai participé à l’écriture du Faidherbard Enchaîné.
J’ai une place toute particulière dans mon cœur pour quelques professeurs qui m’ont beaucoup apporté. L’éternel Carpi (professeur de mathématiques de PCSI 1), M Lepez pour tout le respect qu’il m’inspirait et surtout M Gammelin, qui m’a permis de tenir pendant trois ans en prépa. Je lui dois à coup sûr mon école mais je lui dois bien plus.
Comment j’ai vécu mes concours :
Les écrits de 3/2 ont été un long enfer. Grâce à mes matières littéraires, je ne suis finalement pas si mal classée pour CCP et les Petites Mines. Rien de ce qu’on me propose ne me plait mais je vais quand même aux oraux. J’ai de bons résultats et je suis en confiance. On ne fait pas des miracles avec des écrits ratés mais c’est honorable.
Mes oraux de 5/2 sont plus difficiles. Après mon échec aux écrits ENS (je suis vraiment loin et ça me plombe le moral même si ce n’est pas une surprise), j’ai du mal à me motiver. Les Grandes Mines ne m’intéressent pas, je révise à peine ce qui se voit dans mes résultats (5 en TP, 9 en maths, 11 en physique je crois). Je ne suis pas aidée par certains examinateurs qui sont forts peu charmants et qui me poussent à faire des erreurs en m’amenant sur des pistes inconnues, impossibles ou hors programme. J’ai toutefois un très beau 20 à l’oral de français. Je me fais assassinée au TIPE dans les 30 dernière secondes alors que j’ai baissé la garde (« mais là, il y a un manque de travail évident. Ah non, nous n’avons plus de temps pour vous entendre. Bonne journée »).
Je n’ai aucun espoir d’intégrer quelque chose qui me plait sur concours. Donc je soigne mes oraux autres. N’hésitez pas, je vous promets, ça m’a fait beaucoup de bien d’être désiré par une formation.
Un partage de mon bonheur d’infinie :
L’arrivée en école ne fut pas simple pour moi. Je voulais plus me spécialiser, faire plus de recherche et moins de cours magistraux (je ne savais pas encore que les L3 sont le petit plancton de l’enseignement supérieur). Après un stage, je suis un peu plus sereine avec ma deuxième L3 sur ce point.
Je me suis beaucoup (trop ?) investie dans l’associatif. J’y ai appris beaucoup de choses qui me serviront bien plus que mes cours de mécanique quantique j’en suis persuadée mais qui ne me permettent pas de valider mes cours. Alors, profitez à fond de ce que vous offre la vie associative de votre école mais n’oubliez pas pourquoi vous y êtes. Ne vous perdez pas trop, surtout si votre administration voit d’un très mauvais œil le fait de passer des heures à travailler pour le BDE. Profitez également de votre année de 1A / primo dans votre école mais n’hésitez pas non plus à sortir un peu de votre petit cercle.
Une petite conclusion de vieille :
Donnez-vous à fond, ne vous laissez pas déstabiliser par quelques échecs, des sujets ratés ou des examinateurs déroutants. .Soignez l’à côté, les matières aux coefficients élevés pour moins de travail (en PC, hors de question de négliger le français et l’anglais). Soyez ambitieux. Je vous promets que les autres classes préparatoires le sont pour vous de toute façon. Fouillez tous les admissions parallèles. Tentez les ENS sur dossier BORDEL DE MERDE si vos professeurs vous soutiennent.
Le mois de juillet chaud sur Paris, prévoyez la masse de déo pour ne pas dégouliner.
Et une blague :
Deux coccinelles font leur jogging. Soudain, l'une d'elles s'arrête et s'exclame : « Attends ! J'ai un point de côté ».

Un grand merci à elles.
Et voilà, on se retrouve la semaine prochaine pour d'autres témoignages !
Petite conclusion pour vous enjoindre à contacter vos infinis et à les motiver de participer, je peux malheureusement pas démarcher le monde entier à moi seul comme un fier HEC.
Bonne semaine et courage le Zinzin n'est jamais loin.

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